J'ai tout récemment animé de nombreuses conférences scolaires, tant dans les écoles primaires que dans les écoles secondaires. J'avais un peu plus de temps libre ce printemps, alors je me suis occupé de toutes parts tous côtés, j'ai fait des conférences scolaires, de la révision linguistique, de l'auxiliaire d'enseignement universitaire... Bref, vous aurez compris qu'à vouloir combler mon temps libre, j'ai fini par ne plus avoir de temps du tout !
Mais je m'égare, comme je le fais bien souvent, je laisse mes pensées suivre leur cours... Un déficit d'attention, diront certains. À voir !
Pour en revenir à ces conférences scolaires, maintenant. De très nombreux élèves m'ont demandé : combien de temps te faut-il pour écrire un livre ? Combien de temps écris-tu par jour ? J'ai trouvé que c'était intéressant de les entendre me poser cette question, car elle en soulève une, plus fondamentale encore : comment se préparer mentalement à l'écriture d'un livre ? Est-ce que c'est bien long ?
De nombreux jeunes caressent le rêve d'un jour écrire un roman. Je faisais moi-même partie de ces enfants à leur âge. Lorsqu'ils me posent la question, il est pour moi hors de question de leur mentir en leur disant que ce se fera très rapidement. Il faut par contre user de tact : je ne veux pas briser leurs espoirs ! La raison principale pour laquelle j'anime des conférences scolaires, c'est justement pour encourager ces jeunes à suivre leurs rêves. Je veux leur prouver que tout est possible, et ce, peu importe l'âge. Alors comment leur répondre que s'ils veulent s'investir dans l'écriture, ils y consacreront une grande partie de leur vie ?
Je commence par répondre directement à la question. Le tome 1 de L'ennemie de Sylfar aura nécessité environ un an et demi d'écriture ; le tome 2, un an ; le tome 3, neuf mois. Dévoria a été un projet collaboratif de deux ans ; Objectif Trésor, un d'un an. Le temps d'écriture d'un projet varie donc nécessairement. Comment ? En fonction du temps que l'on y consacre chaque semaine. Cette période que l'on met de côté pour l'écriture, elle peut être courte ou longue selon nos autres occupations quotidiennes. Lors de ma première série, je jonglais entre l'écriture, les études secondaires, le sport parascolaire, la vie sociale, la vie familiale, etc. Il faut donc comprendre que je ne pouvais pas écrire cinq heures tous les jours. Mon quatrième roman est né durant mes études collégiales ; mon cinquième, durant mes études universitaires. Tout ça pour dire que je n'ai pas souvent beaucoup de temps à accorder à l'écriture. Par contre ! J'ai une vitesse d'écriture assez constante lorsque je m'y mets. Généralement, j'écris autour de 1000 à 2000 mots par séance d'écriture, le tout à l'intérieur de deux à trois heures. Donc, près de 1000 mots de l'heure sont tapés sur le clavier. 16 mots par minute, quand je sors ma calculatrice (les mathématiques ne sont pas ma force...!). Ça se fait quand même assez bien.
Ça va également plus vite lorsque j'ai déjà une idée assez claire de ce que contiendra mon chapitre. C'est Patrice Cazeault qui serait fier de moi : je travaille désormais toujours avec un plan, lorsque j'écris. Bon, parfois mon récit est planifié seulement pour les quatre prochains chapitres à écrire, mais quand même !
Mais, quand j'effectue un pas en arrière, pour obtenir un certain recul, je constate que je me mets aussi une grande pression sur les épaules. J'ai toujours ce besoin de performance, je suis incapable de ne rien faire. Mes amis les plus proches vous diront que je passe au contraire de nombreuses soirées devant Netflix, mais d'un point de vue plus large, sur une semaine, sur un mois, sur un an, je me tiens généralement très occupé.
C'est pas mal ce que j'avais à dire sur le sujet. J'ai adoré faire mes conférences scolaires ce printemps, à Trois-Rivières, dans Charlevoix et à Saint-Gabriel-de-Valcartier. Ça faisait un bon moment que je n'avais pas mis le pied dans une école pour parler d'écriture, mais j'ai décidé cette année de m'y remettre de plus en plus. J'aime encourager nos jeunes, j'aime les inspirer à suivre leurs rêves. Parce que si je n'avais pas eu d'idoles littéraires, je n'en serais sans doute pas où j'en suis aujourd'hui...
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